Revanche électorale virtuelle

En cette époque où la politique, les médias et le divertissement se confondent, chapeau bas aux gens de Yahoo France, Passage Piéton, Présidentelles.net et 2P2L pour cet ingénieux coup de buzz qui fait s’écrouler de rire, cette semaine, des montagnes de Gaulois. Il faut vous dire que Bruno Masure est un peu l’équivalent de notre Stéphane Bureau national.

J’en ai profité pour imaginer ce plébiscite gagnant, sur fond de lustre élyséen. Enjoy !


On n’arrête pas l’eau qui monte

Pink Floyd : The Wall

Il n’y a que les peuples soigneux et pacifiques, comme les Néerlandais ou les Acadiens, pour réussir à endiguer la mer. Il s’agit d’ailleurs de victoire fragiles, d’équilibres précaires sans cesse à reconstruire et toujours susceptibles de céder à la colère des eaux.

Il en va de même des équilibres ethniques et des fractures politiques. La Grande muraille de Chine est debout depuis 23 siècles, certes, mais elle avait pour vocation première d’arrêter les troupeaux, pas les humains. En 1939, la Ligne Maginot française se révéla aussi solide que contournable, c’est à dire inefficace face à l’invasion allemande. En Afrique du Sud, où le cauchemar de l’Apartheid dura pourtant 43 ans, les murs n’ont protégé que des familles, pas des quartiers ou des villes entières. Le Mur de Berlin, appelé aussi « Mur de la honte » n’aura résisté que 28 ans aux grandes marées de la liberté.

Ces dernières années, pourtant, l’idée du Mur comme arme défensive a repris du poil de la bête. Il y a bien sûr le « mur de sécurité » bâti par les Israéliens, qui espèrent ainsi se protéger des bombes humaines palestiniennes. L’Europe essaie de son côté d’arrêter les migrations africaines avec des clôtures barbelées à Ceuta et Melilla. Enfin, c’est le long de la frontière mexicaine que les Américains érigent leur propre mur de la honte. L’idée semble leur plaire puisqu’ils veulent l’appliquer également en Arabie Saoudite et jusque dans la ville de Bagdad !

Si les digues de la Nouvelle-Orléans n’ont pas résisté à l’ouragan Katrina, il en ira de même avec tous ces murs de la honte qui n’arrêteront que partiellement et très provisoirement la colère et la détresse des hommes. Ces murs sont comme de nouvelles technologies censées résoudre des problèmes mais qui, insidieusement, en créent de nouveaux encore plus complexes que les précédents.

Ainsi, ce n’est pas avec des murs de mots ou de béton que Nicolas, Paul, Stéphane Sárközy de Nagy-Bócsa empêchera la France de changer de visage. Ce changement annoncé est inscrit dans le passé du pays, dans la misère de l’Afrique post-coloniale et dans les changements climatiques qui, au cours des prochaines décennies, devraient chasser ses habitants vers le nord par dizaines de milliers. Idem pour les États-Unis et le Canada qui devront également, de gré ou de force, faire face à l’exode des peuples tropicaux. Ne pas les accueillir serait tout simplement de la non-assistance à personne en danger.

Dans cette perspective, autant se préparer, dans le calme et de façon pro-active, à ce métissage annoncé. En favorisant aujourd’hui l’intégration d’une immigration massive mais digne et contrôlée, les occidentaux adouciraient l’absoption des vagues suivantes, qui seront probablement impossible à endiguer.

On n’arrête pas l’eau qui monte; au mieux, on négocie avec elle en essayant de gagner du temps. À l’inverse, le retour de la haine et de la déraison ne produirait que ce qu’elles ont toujours produit : des larmes et du sang.

Le jour de la… non, des élections!

Aujourd’hui, 22 avril, c’était le Jour de la Terre. Au Café Méliès, une poignée d’irréductibles blogueurs expatriés manifestaient leur amour de l’amère patrie, branchés sur France24.com…

Aujourd’hui, 22 avril, c’était le Jour de la Terre. Pour soixante six millions six cent soixante six mille six cent soixante six Français, c’était plutôt celui des élections présidentielles. « La Terre, c’est moi ! », comme aurait dit Louis XIV. Ceci dit, il y avait au moins 66 Français, sur les 40 000 qui tentent actuellement de repeupler le Québec, à la marche écolo. C’était nettement plus qu’au Café Méliès où une poignée d’irréductibles blogueurs expatriés (dont moi-même, par fidélité affective) manifestaient leur amour de l’amère patrie, branchés sur France24.com. Atmosphère, atmosphère…

Daniel Turp, combattant d'arrière garde

C'est nul!

La sortie de Daniel Turp, cette semaine, n’est à mes yeux qu’un lamentable combat d’arrière-garde. Le député de Mercier veut présenter, à l’Assemblée nationale du Québec, un projet de constitution québécoise disponible ici en format PDF (!!). Comme s’il y avait péril en la nation, des armées d’orques à nos portes, une situation socio-politique totalement invivable. Comme si la véritable urgence ne se situait pas ailleurs. Totalement ailleurs.

Pour bien mettre en perspective cette initiative aussi futile que déraisonnable, je dérogerai exceptionnellement aux lois de protection du droit d’auteur en reproduisant un passage de l’épilogue du livre Mal de Terre que l’astrophysicien Hubert Reeves publiait, avec le philosophe et sociologue Frédéric Lenoir, en 2003. Comme il s’agit d’une bonne cause, en fait, je suis presque certain qu’ils ne m’en voudront pas. Et si c’était le cas, j’accepte de leur payer des droits tellement ce livre m’a passionné.

« Au XXe siècle, les existentialistes avaient défendu l’idée que l’homme est un étranger dans l’univers. Qu’il est « de trop ». Une sorte de chancre. Depuis ce temps, les nouvelles connaissances scientifiques, la découverte du big-bang, le déchiffrage de l’histoire de l’univers à partir d’un chaos initial vers des états de complexité de plus en plus grands, jusqu’à l’apparition de la vie sur la Terre ont réfuté cette vision du monde. Nous savons maintenant que nous nous inscrivons dans une histoire qui s’étend sur quinze milliards d’années, que notre présence implique l’existence antérieure d’innombrables étoiles fabricatrices d’atomes et de galaxies fabricatrices d’étoiles.

« Cette filiation donne une dimension supplémentaire à l’existence humaine. Il ne s’agit plus d’une simple et fugitive anecdote mais d’un chapitre de cette grandiose histoire. Elle implique pour nous une grave responsabilité : celle d’assurer la survie de la conscience et de l’intelligence sur la Terre.

« Notre livre, après bien d’autres, pose une question cruciale : cette complexité croissante que nous percevons tout au long de l’histoire de l’univers est-elle viable ? Quinze milliards d’années d’évolution pour l’avènement d’un être capable de découvrir l’origine de l’univers dont il est issu, de déchiffrer le comportement des atomes et des galaxies, d’explorer le système solaire, de mettre à son service les forces de la nature, mais incapable de se mobiliser pour empêcher sa propre élimination ! Voilà, en résumé le drame auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. »

Au lieu de chercher à mobiliser les Québécois autour d’une affirmation presque infantile, au point où l’on en est, de ce qui les différencie de leurs voisins, ne devrait on pas leur proposer plutôt de se doter d’une Charte de l’environnement, comme celle qu’adoptait officiellement la France en 2005 ? Cela nous permettrait peut-être de mettre à l’avant-plan de nos préoccupations ce qui doit l’être, et non pas l’accessoire ― cette affirmation nationale mort-née qui agonise, dans d’interminables et douloureux soubresauts, depuis la fin du XXe siècle et qui nous détourne maintenant de l’essentiel, soit la survie de nos enfants.

Bon. Je n’en veux pas à Daniel Turp. Je m’étonne juste que cet homme supposément intelligent se laisse ainsi aveugler par le remord de n’avoir pas vécu la Souveraineté du Québec de son vivant. À quoi lui servirait celle-ci, dites voir, si ni lui-même, ni sa descendance directe ou indirecte n’étaient en mesure d’en profiter correctement ?

En ce mois d’avril 2007, à l’issue d’une élection provinciale ayant accordé à peine 32 % de voix à deux partis souverainistes divisés sur leurs choix de société, quel urgent besoin y a-t-il de diviser les Québécois autour d’un projet de constitution politique ? Le plus lamentable, c’est que le mot « environnement » n’apparait qu’une seule fois dans ce texte anachronique :

« Le Québec exerce une compétence exclusive dans les matières suivantes :

  1. la santé et les services sociaux;
  2. l’éducation et la culture, notamment les communications, la langue, le loisir et les sports;
  3. l’économie et l’environnement, notamment les affaires municipales, l’habitation, la politique de la main-d’oeuvre, les ressources naturelles, le tourisme, l’agriculture, le développement régional, l’énergie, l’industrie, le commerce, la recherche et le développement; »

Une compétence exclusive en environnement ! N’est-ce pas du Elvis Gratton en chair et en paillettes ? Le Québec devrait-il exercer une compétence exclusive en matière de vents, de marées, de pluies acides et aussi, tant qu’à y être, revendiquer sa pleine souveraineté sur les plages de Floride ? Et puis quel rapport y a-t-il entre l’environnement, l’énergie et les ressources naturelles, hein ? [Réponse : les deux dernières cotisent à la caisse des partis politiques qui se fichent royalement du premier.]

Vraiment, je ne vous félicite pas pour ce manifeste ethnocentriste à courte vue, M. Turp. À l’intention de ceux qui, pures laines ou « importés », comme moi, en doutaient encore il y a peu, vous venez de prouver que le projet souverainiste, dans son cul-de-sac actuel, est totalement déconnecté de la réalité. Continuez à pérorer ainsi, la tête dans le sable de plus en plus brûlant de ces plages de rêves qui vireront bientôt au cauchemar, et vous ne passerez pas la barre de la prochaine élection.

Ou alors réveillez-vous, et vite, car il y a péril en la demeure et il n’est pas encore trop tard pour faire partie de la solution. Tous ensemble, comme un seul peuple. À l’Assemblée nationale comme à la Chambre des Communes et à l’ONU. C’est fort probablement ce qu’aurait souhaité René Lévesque, dont vous maniez le fantôme comme un vulgaire épouvantail. Il me semble aussi que c’est ce que souhaite l’écrasante et rassurante majorité du peuple québecois.

Computers, Freedom & Privacy à Montréal

Affiche de CFP2007

La conférence Computers, Freedom & Privacy 2007 se tiendra à Montréal du 1er au 4 mai prochain. On y entendra de grosses pointures de la défense des libertés civile et asociative, comme Simon Davies, le directeur de Privacy International, l’éminent professeur Michael Geist, que j’aimerais beaucoup interviewer, la sémillante Casey McKinnon (Galacticast…) et beaucoup d’autres que je ne peux pas tous citer ici, faute de patience de la part de mes lecteurs. 🙂

Voici un extrait de la présentation de la conférence qui ne vous semblera peut-être pas très optimiste ou divertissant, je le regrette, mais qui a le mérite de planter le décor des enjeux techno-socio-éco-politiques auxquels nous faisons face:

Qui contrôle ce nouveau monde? Est-ce que les génies de l’informatique et les uber-geeks sont les seuls à pouvoir encore ordonner à leur propre ordinateur portable quoi faire ou débrancher les dispositifs qui bientôt géreront nos vies? Est-ce que les individus moyens peuvent contrôler les objets de leur quotidien (objets dont nous sommes de plus en plus dépendants, dans notre société) ou bien ces objets seront-ils activés par des propriétaires à distance, des législateurs, des officiers gouvernementaux ou des opérateurs du secteur privé collaborant avec les précités?

Théorie du complot ? Non, pas du tout. Simple vigilance face aux dangers pour nos libertés et nos vies publiques et privées que représente le contrôle des nouveaux outils de communication. Il ne faut pas être trop paranao, mais dans le même temps, il est impératif que des telles réflexions puissent se faire entendre et il faut s’y intéresser le plus possible, faute de quoi… Big brother will watch you!

Surveillez vos écrans médiatiques pour voir si la presse fait encore son travail et traite cette conférence avec autant d’égard qu’un festival de cinéma ou un vulgraire (hum! je ne cherche manifestement pas à me faire des amis!) match de hockey.

Plus ça change, plus c'est pareil

Rien n’est magique en ce bas-monde. Le réseau Internet est neutre, comme toute technologie, et la qualité, bonne ou mauvaise, de son impact sur nos vies dépend moins de sa nature que de ceux qui le contrôlent. Il en va de même pour les technologies environnementales que nous allons développer au cours des prochaines décennies.

La nature occultée

Je viens de remettre en ligne les dernières chroniques, publiées en 1999 dans Multimédium, qui concluaient mes deux années de service à la tête de la rédaction de ce petit cybermédia. La première concernait la place alors occupée par les femmes sur Internet ; elles y sont aujourd’hui infiniment plus nombreuses et je m’en réjouis. La fin de l’utopie virtuelle? trahissait ma méfiance à l’égard de ce que les humains risquaient de faire d’Internet, ce médium extraordinaire et porteur d’espoir.

Huit ans plus tard, nous avons pu constater à maintes reprises que le réseau est « neutre », comme toute technologie, et que la qualité, bonne ou mauvaise, de son impact sur nos vies dépend moins de sa nature que de ceux qui le contrôlent. Internet peut être à la fois un vecteur de liberté humaine et un instrument de propagande, de contrôle et d’asservissement social. Tout dépend du rapport de force entre les hommes qui l’utilisent.

Rien n’est magique en ce bas-monde et il en va de même pour les technologies environnementales que nous allons développer au cours des prochaines décennies. Aucune n’est bonne ni mauvaise en soi. Mais chaque technologie, en complexifiant le système de production économique, risque de nous éloigner un peu plus de nos objectifs pourtant fort simples : équilibre naturel, jouissance raisonnable et bonheur de donner, de recevoir, de partager. Mais avons-nous le choix ?

Sommes-nous en train de nous suicider ?

Suicide assisté par téléphone

Mercredi soir, je regardais l’excellent documentaire Cellulaires en accusation diffusé à l’émission Grands Reportages, sur RDI. Le film raconte la lutte de David, alias Dr. George Carlo, contre les Goliath de la téléphonie cellulaire. J’ai eu froid dans le dos en constatant, une fois de plus, que des hommes envoient leurs semblables (y compris eux-mêmes et leurs enfants) vers la maladie et la mort en connaissance de cause, juste pour faire rouler la machine infernale de la techno-économie et contenter notre besoin de jouissance immédiate. Je n’ai rien contre le progrès, au contraire, mais quand on a des raisons de croire qu’il blesse et qu’il tue, le principe de précaution devrait prévaloir, non ? Hé bien non, en effet.

Pendant le film, quelques pauses publicitaires m’ont permis de me vider le cerveau en salivant bêtement sur des annonces futiles. Ces pauses commencent généralement par une pub de grosse bagnole rugissante et énergivore. Il s’agit de L’un des ces millions de véhicules qui envoient, chaque année, des zillions de tonnes de CO2 et de polluants dans l’atmosphère — une fine couche de gaz que nous respirons et qui rend notre planète habitable pour quelques décennies encore. Ça aussi, maintenant qu’on en connait les conséquences, ce n’est pas très sérieux.

En tentant de retrouver de l’info sur l’émission, je me suis rendu compte que Radio-Canada incite allègrement son public à recourir aux téléphones portables pour contacter ses équipes ou consulter des capsules olympiques on the go. Peut-être n’avait-on pas encore pris connaissance des informations diffusées par le Dr. Carlo ?

Oh, bien sûr, j’ai moi-même un cellulaire. Je n’ai de leçon à donner à personne. Reste que je n’en reviens pas de constater à quel point notre espèce est devenue suicidaire, tout ça parce qu’elle ne sait pas résister aux sirènes de la technologie. Conceptuellement, nos téléphones cancérigènes ressemblent à des queues de poisson affublés de gros seins rond et dotés d’une voix angélique. Nos autos sont nos cercueils roulant.

Qu’est-ce que mon arrière-petite-fille pensera de tout cela ? Probablement rien car elle n’aura peut-être jamais la chance de naitre.

Pour conclure de façon un peu plus terre à terre, voici les conseils de L’info au féminin sur les précautions à prendre avec les téléphones portables :

  • Ne pas laisser les enfants s’en servir,
  • Ne pas porter le téléphone à la ceinture (risques éventuels pour les organes internes : foie, rate,…)
  • Eviter de parler longtemps
  • Ne pas utiliser le portable dans les sous-sols, garages, souterrains, ni lors de traitement ophtalmologique
  • Mais aussi éviter de conserver ces appareils sur vous, même en « veille », le portable reçoit des ondes qui permettent de pénétrer votre organisme. Poser le plutôt sur la table, le bureau ou dans votre sac.
  • Acheter un « Kit oreille » (oreillette + petit micro) reliés par un fil de l’appareil.
  • Quand vous communiquez vous gardez ainsi l’appareil à distance.
  • Ne jouez pas avec l’antenne du portable lorsque vous discutez, c’est à ce niveau que se concentrent les ondes.

Voir aussi :

Le droit de vote aux seuls contribuables?

Rassemblement politique


Meeting de l’Union pour une Soupe
Populaire, près de Marseille, hier soir.

La bataille électorale faisait rage, en France, en ce dimanche 1er avril. Au téléphone, ma mère s’est dite outrée par la dernière proposition de Nicolas Sarkozix. Cherchant à « couper l’herbe sous le pied des moutons socialistes », qui, il y a quelques semaines, proposaient de taxer tous les Français vivant à l’étranger, le candidat d’extrême [centre|droite] suggère maintenant que son gouvernement pourrait retirer le droit de vote aux citoyens ne payant pas d’impôts. Seuls les contribuables, qu’il appelle, dans une envolée très gaullienne, « les forces vives de la nation », seraient considérés comme dignes d’exercer ce droit.

Si la mesure était adoptée, les Français de l’étranger (et, notamment, la colonie française de Montréal qui s’apprête à voter massivement pour S. « pure laine » Mont-Royal) se verraient privés de leur droit de vote aux élections françaises : « C’est la moindre des choses, soutient l’invincible Sarkozix. Comment peut-on exercer ce droit si l’on n’en supporte pas chaque jour, pendant cinq ans, dans sa sueur et dans son sang, les inconséquences ? ».

Selon ses calculs, immédiatement révisés à la hausse par SOS-Laxisme, les 69 % d’immigrés ou fils d’immigrés vivant en territoire français, qui ont en moyenne trois douzaines d’enfants et vivent impunément d’allocations familiales, de rapines et de mendicité, perdraient également le privilège de voter. « Ces gens-là disent que je ne suis pas leur candidat. Eh bien oui, je le confirme : je ne suis pas leur candidat. Ceci dit, je les emmerde, car grâce à cette mesure hautement républicaine, ils ne pourront plus contre moi élever la voix ! »

Afin de mieux faire passer ce projet de loi s’il est élu, M. Sarkozix a précisé que le droit de vote serait accordé non seulement aux contribuables fichés comme tel par les Renseignements Généraux, mais également à leurs animaux de compagnie. « N’écoutez pas les calomnies de mes adversaires ! Voyez à quel point je suis humain ! a-t-il clamé tout en versant un pichet de larmes de crocodile fraîchement dépecés sur sa cravate. Je suis le seul candidat de cette élection à se soucier des espèces en voie d’extinction de voix ! »

PS : encore peu d’écho sur cette nouvelle au Québec, à part Mario Dumont qui l’aurait commenté en affirmant que cela lui semblait constituer un accommodement très raisonnable.

Lettres persanes 2007

Les blogues de Libération

En complément de ses blogues européens de campagne (Nos voisins nous ont à l’oeil), le quotidien français Libération a lancé, il y a quelques jours, le Carnet de correspondants étrangers basés en France. On y trouve, rédigées dans un excellent français, des réflexions sur la course électorale en cours signées Giampiero Martinotti, du quotidien italien La Repubblica, Jacqueline Hénard, du quotidien suisse Tages-Anzeiger, Jöelle Meskens, du quotiden belge Le Soir et J.M. Martí Font, du quotidien espagnol El Pais. Espérons que les quatre confrères trouveront le temps d’alimenter la bête…

Justin peu trop malade ? Pas sûr.

Justin peu endormi

Dans la série, « ils sont fous, ces néo-Romains », sachez que j’ai passé quelques minutes fascinantes, ce midi, à regarder Justin dormir. Ce jeune san-franciscain a décidé d’exhiber la moindre miette de sa vie sur Internet à l’aide d’une caméra accrochée à sa casquette 24 heures sur 24 (la nuit, il la retire pour mieux la braquer sur son lit !), sept jours sur sept et 52 semaines par année… même quand il fait pipi ! Voilà jusqu’où la perversion de la télé-réalité entraine nos chères têtes blondes !

Bon. Regarder Justin dormir en compagnie de 600 autres « viewers » (voyeurs?) n’a rien de très passionnant, je vous l’accorde. Ce qui l’est insignificativement plus, c’est la fenêtre de clavardage en-dessous, où les voyeurs commentent. Ils viennent d’un peu partout (Ola, alguiem from Brasil?), certains affichent ouvertement leurs tendances maniaques (Sleep well, my precious, soon I will get into your hassole…), d’autres en profitent pour faire leur pub (While Justin is sleeping why don’t you visit www.blahblahblah.com and make a reservation?). Il y a ceux qui tripent techno (Batteries are reliable but the problem is bad wireless areas) et ceux qui attendent avec impatience le prime time (I heard that he will spend a night with a girl soon, will it br rated PG-13?). Mais, en général, la plupart s’emmerde ferme (Booooooooooooring!).

N’empêche qu’avec cette expérience, le star system futile et instantané progresse d’un cran, me disais-je. Reste à voir si les producteurs de ce show malsain tiendront leur promesse, affichée dans la colonne de gauche, d’assassiner Justin si jamais il débranche la caméra. Si cela arrive, je me fais moine tibétain.

C’est ce que je me disais jusqu’à ce que je clique sur ce lien et que j’y découvre le pot aux roses : Now, we’re starting a company to make broadcasting live video on the web easy. Bon sang mais c’est bien sûr! Il n’est pas si fou que ça, l’animal, et le Web m’étonne une fois de plus pour l’incroyable pouvoir qu’il donne aux humbles mais talentueux citoyens.

Excusez-moi, Justin se réveille… 🙂