Votre banquier vous escroque

Il est gentil, votre banquier. Il ne vous veut que du bien. Cela ne l’empêche pas d’escroquer le contribuable qui sommeille en vous en pratiquant l’évasion fiscale à grande échelle.

Escroc à col blanc Il est gentil, votre banquier. Il ne vous veut que du bien. Cela ne l’empêche pas, selon une étude de l’iconoclaste professeur Léo-Paul Lauzon, d’escroquer le contribuable qui sommeille en vous en pratiquant l’évasion fiscale à grande échelle.

Vous vous en doutiez? Eh bien c’est prouvé, maintenant.

La règle de précision du développeur Web

Voici Screen Calipers version 3, l’un de ces petits logiciels anodins mais ô combien précieux dans la trousse à outils de tout bon développeur Web.

La règle de précision du développeur WebVoici Screen Calipers version 3, l’un de ces petits logiciels anodins mais ô combien précieux dans la trousse à outils de tout bon développeur Web roulant sous Windows.

J’utilise cette petite règlette intuitive depuis plusieurs années. Elle permet de calibrer en un tour de main des images, des colonnes et d’autres éléments graphiques affichés à l’écran avec beaucoup de précision. La version 3 permet maintenant d’effectuer une mesure sous tous les angles possibles, et non plus simplement selon les axes horizontaux et verticaux, et aussi d’être manipulé en transparence. Pour les plombiers virtuels, c’est ce que l’on appelle un must.

Si vous aimez ce genre de partagiciel, vous devez aussi essayer Colopic (un gratuiciel permettant de saisir les couleurs à l’écran) et, surtout, Webtools Pro, un autre partagiciel du même éditeur qui permet d’inspecter visuellement le code de n’importe quelle page Web.

Existe-t-il une boîte à outils équivalente sous Linux? Si oui, j’aimerais bien la connaître car elle contribuerait à faciliter ma migration totale vers les environnements open source, fort souhaitée mais toujours repoussée aux calendes grecques.

Anti-guerre et anti-Bush : même combat!

Tiens, pour faire plaisir à Christian Rioux, j’irai manifester mardi prochain à l’appel du Collectif Échec à la guerre. Pour mieux m’en dissocier, j’endosserai mon costume de photographe officieux de l’événement 🙂

Photographe photographiéTiens, pour faire plaisir à Christian Rioux, j’irai manifester mardi prochain à l’appel du Collectif Échec à la guerre, et ce en signe de solidarité avec Maher Arar, Margaret Hassan et toutes les autres victimes innocentes, d’un côté ou de l’autre, à un niveau ou un autre, de ce terrible conflit initié de façon illégale et abusive par l’administration Bush.

Il faut bien comprendre que ces manifestations sont à l’image d’une auberge espagnole. On y trouve toutes sortes de monde et de motivations différentes, rassemblés autour d’un mot d’ordre commun (non à la guerre), mais divergeant sur plusieurs points sous-jacents. Ainsi, je m’associerai personnellement volontiers au premier mot d’ordre :

contre la guerre, la destruction, la misère, l’exclusion, le racisme et la peur engendrées par les politiques étatsuniennes

N’étant pas citoyen canadien, je tenterai autant que faire se peut de rester à l’écart du second :

contre les politiques économiques et sociales qui nous entraînent dans la même voie au Québec et au Canada.

Comment faire pour m’associer et me dissocier en même temps? C’est très simple : d’une part, je ne scanderai que les slogans auquel ma conscience adhère sans attacher; pour le reste, j’endosserai comme d’habitude mon costume de témoin et photographe officieux de l’événement 🙂

La bonne conscience assassinée

Margaret Hassan était une humanitaire prise au piège, comme tant d’autres, d’un conflit où l’humanitaire est devenu un enjeu stratégique et politique. Ne pas voir cela, ne discerner dans ce drame qu’une image d’Épinal judéo-chrétienne, c’est vraiment manquer une occasion de se taire pour mieux se terrer dans son aveuglement idéologique.

Une icône sacrifiéeDans son éditorial de ce matin (malheureusement pas disponible en ligne), le chroniqueur le plus pro-américain — tendance républicaine — du Devoir s’indigne de la barbarie des meurtriers de Margaret Hassan, comparant l’événement de son assassinat à l’explosion de la première bombe atomique : un point de non-retour. Il prétend que les ravisseurs l’ont essentiellement choisie, elle, parce qu’elle était innocente et qu’on ne pouvait rien lui reprocher, omettant de rappeler en passant qu’elle était tout de même citoyenne britannique et, à ce titre, un symbole — innocent, parmi tant d’autres — de l’agression dénoncée et combattue — à tort ou à raison, bien ou mal, là n’est pas la question — par les terroristes irakiens.

On peut être d’accord ou pas avec cette vision. On peut souhaiter comme moi y apporter quelques bémols, mettre en parallèle les dizaines de milliers de victimes irakiennes innocentes, par exemple, que les médias occidentaux (Christian Rioux en tête) balayent sous le tapis commode des « dommages collatéraux ». Ce ne sont pas les femmes et les enfants irakiens sauvagement assassinés par les occupants, les prisonniers abusés ni les blessés désarmés que l’on achève de sang froid qui manquent. Mais il faut croire que cela interpelle moins la bonne conscience à sens unique (pour ne pas dire à sens inique) des spin doctors diplômés de l’Université Harvard qu’une brave mère Theresa occidentale et bien maquillée. Ça c’est sacré, mon brave.

Ce qui devient carrément inquiétant, c’est le post scriptum accusateur du chroniqueur : « Le dernier élément de cette tragédie, c’est qu’il n’y aura jamais des centaines de millions de personnes dans les rues pour dénoncer l’assassinat sauvage de Margaret Hassan. Cela reste pour moi un mystère. Je voudrais bien vous proposer une explication, mais je n’en ai pas. Où sont passés les millions de personnes qui, il n’y a pas si longtemps, défilaient dans nos rues contre l’invasion de l’Irak? (…) »

Je n’ai pas la réponse absolue à cette question, mais comme j’ai moi-même manifesté à plusieurs reprises contre la guerre en Irak, je veux bien émettre moi aussi quelques hypothèses subjectives et non vérifiables à ce sujet.

Nombreux sont les manifestants qui sont rendus à un tel point d’écoeurement par ce à quoi nous assistons depuis 18 mois en Irak, que plus grand chose ne les atteint, effectivement. La barbarie attendue et l’aspect boîte de Pandore incrontrôlable de cette guerre figuraient parmi les choses que nous dénoncions lors de ces manifestations. Elles se sont malheureusement avérées plus vraies que nature. Une victime de plus, aussi « politiquement correcte » soit-elle, ne fait pas vraiment de différence. Si nouvelle manifestatation anti-guerre il devait y avoir, je ne vois pas pourquoi on y différencierait la victime irako-irakienne innocente de l’icône occidentale crucifiée que représente (malheureusement pour elle) le visage en pleurs de Margaret Hassan.

Autre chose: ma copine Ariane me rappelle en passant que ce que M. Rioux aurait dû traiter pour réaliser une chronique utile, objective et intelligente, c’est le rôle de l’humanitaire à la fin des guerres contemporaines. Margaret Hassan était une humanitaire prise au piège, comme tant d’autres, d’un conflit où l’humanitaire est devenu un enjeu stratégique et politique. Ne pas voir cela, ne discerner dans ce drame qu’une image d’Épinal judéo-chrétienne, c’est vraiment rater une occasion de se taire pour mieux se terrer dans l’idéologie.

Bonne continuation, M. Rioux.

La mondialisation des émotions

The Take, le film d’Avi Lewis et de Naomi Klein, aurait facilement pu tomber dans la partisanerie radicale. Partisan, il l’est, bien sûr; mais radical, non.

The Take J’ai vu la semaine dernière un émouvant documentaire au cinéma Ex-Centris. Il s’agit de The Take, le film du réalisateur Avi Lewis et de l’écrivaine-activiste Naomi Klein sur les expériences d’autogestion ayant suivi la débâcle économique des années 2000 en Argentine.

Ce film dresse un réquisitoire en règle contre les politiques désincarnées et suicidaires de la Banque mondiale et du FMI. À la logique du capital et de la corruption politique, il oppose celle, implacable, de la gestion responsable et la justesse des émotions vécues par les travailleurs, leurs familles et la population en général.

Ce film réaliste et militant aurait facilement pu tomber dans la partisanerie radicale. Partisan, il l’est, bien sûr; mais radical, non. Contrairement aux discours des « mondialistes », il ne repose pas sur une idéologie abstraite mais sur les histoires vécues par des familles bien réelles. Il montre comment les requins de la politique et de la finance présidèrent au naufrage de l’économie argentine sans état d’âme, mais au lieu de les vilipender, il s’intéresse à cette partie de la population qui, abandonnée à elle même, sut mettre en oeuvre une logique économique à la fois créative et désespérée lui permettant de remettre en marche les usines laissées pour mortes par leurs patrons et à moitié dépecées.

Sans mémoire et toujours sans état d’âme, les requins refont ensuite surface afin de réclamer ces usines que leur propre incurie avait condamnées mais que la nécessité, la dignité et le courage des humbles a fini par ressuciter. Dans bien des cas, le hold-up inversé réussit grâce à la complaisance d’un système politico-judiciaire inique et corrompu. Parfois, ce sont les travailleurs qui ont gain de cause et qui obtiennent un vague sursis. Reste l’espoir fuyant d’un monde meilleur et une foule de déchirements au coeur.

Un film magistral à tout points de vue à boire et à revoir, tant qu’il est encore temps, au cinéma Ex-Centris ou dans un ailleurs près de chez vous.

Mieux vaut en rire (jaune)

En tant que dentiste, cependant, je trouve tout à fait normal que bouche résiste à jeune carie.

Carie for presi-dents Blague aux dents jaunes imaginée hier matin chez mon dentiste:

— La réelection de George Bush, quelle catastrophe, n’est-ce pas, docteur ?
— Je comprends votre déception, M. Tremblais. En tant que dentiste, cependant, je trouve tout à fait normal que bouche résiste à jeune carie.

Voilà qui explique peut-être la victoire de l’hygiène bushale sur le tartre démocrate, ainsi que les mensonges d’arracheurs de dents proférés pendant la campagne.

Triste journée :(

John Kerry aura été élégant jusque dans la reconnaissance de son échec. Son carnet Web de campagne, lui, s’est figé dans une posture d’incrédulité désormais anachronique.

Triste journée

John Kerry aura été élégant et subtil jusqu’à l’ultime constat d’échec. Son carnet Web de campagne, lui, s’est figé dans une posture d’incrédulité désormais anachronique (MAJ : puis sabordé).

Plus de 3 millions de voix séparent Kerry de Bush, parait-il. Une moitié du peuple américain gagne, l’autre perd tout et pleure. À part quelques néo-dictateurs comme Poutine et « Berlusconnerie », le reste du monde pleure, lui aussi, malgré les déclarations diplomatiques généralement apaisantes de ses dirigeants.

À venir : encore quatre années d’arrogance, d’obscurantisme religieux, de recul des libertés et de refus des gestes politiques essentiels au sauvetage de notre environnement planétaire.

George W. Bush étant déjà passé en une nuit de l’état d’alcoolique grave à celui d’intégriste de la chrétienté renaissante, parions qu’il se transformera la semaine prochaine en archange de la paix mondiale, en apôtre de la résolution rapide et effective du conflit israelo-palestinien, en champion impitoyable de la lutte à l’effet de serre, en ennemi du déficit budgétaire et de la corruption — bref en président charismatique capable d’affronter les enjeux planétaires et de se faire aimer et respecter jusqu’au fin fond de la terre d’Islam.

Au XXIème siècle, comme nous l’aura appris cette campagne désastreuse, c’est encore et toujours l’espoir qui fait vivre, et non pas la sagesse. Résignons-nous et prions, mes frères.